Comprendre les enjeux de la Diffusion Restreinte
La Diffusion Restreinte (DR) est devenue un sujet stratégique pour les organisations manipulant des informations sensibles. Dans un contexte de menaces cyber plus sophistiquées et de réglementations renforcées, les administrations, OIV (Opérateurs d’Importance Vitale), OSE (Opérateurs de Services Essentiels) et industriels doivent protéger leurs informations critiques. La mention "Diffusion Restreinte" (DR) a été conçue pour encadrer la manipulation des données sensibles non classifiées, qui ne relèvent pas du secret défense mais nécessitent des précautions particulières.
La réglementation encadrant la sécurité des systèmes d’information traitant de telles données s’est fortement structurée. L’Instruction Interministérielle 901 (II901) constitue aujourd’hui le socle réglementaire de référence. Elle est renforcée par la directive européenne NIS2, qui introduit des obligations précises pour les entités critiques opérant dans des secteurs stratégiques. Ensemble, ces textes imposent aux DSI et RSSI de redoubler d’efforts pour garantir la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des informations sensibles, tout en maintenant la continuité des opérations.
Qu’est-ce que la Diffusion Restreinte ?
La mention "Diffusion Restreinte" désigne une catégorie d’information sensible qui, sans être classifiée au titre de la défense nationale, requiert une diffusion limitée à des personnes autorisées. Elle concerne un large éventail de données : résultats de recherche stratégique, informations industrielles, documents administratifs sensibles, données scientifiques protégées par le dispositif PPST (Protection du Potentiel Scientifique et Technique de la Nation), etc.

Les entités concernées sont aussi diverses que les administrations de l’État, les collectivités locales, les entreprises opérant dans les secteurs critiques (énergie, santé, transport, numérique, défense, armement…), les laboratoires de recherche ou encore les établissements publics à caractère industriel et commercial.
L’objectif de la mention DR est de prévenir toute fuite, compromission ou usage malveillant de ces données sensibles, tout en permettant leur circulation au sein d’un cercle restreint. Cela implique la mise en place de mesures techniques (chiffrement, cloisonnement réseau…) et organisationnelles (gestion des habilitations, sensibilisation, procédures d’accès) pour garantir un niveau de protection adéquat.
Cadre réglementaire : les principes essentiels à respecter
La protection des SI traitant des informations DR repose principalement sur l’Instruction Interministérielle n°901 et les recommandations de l’ANSSI. Sans entrer dans le détail de tous les articles, on peut en retenir les piliers suivants :
- Isolement réseau : les données DR doivent être traitées dans des réseaux dédiés, soit totalement isolés (classe 2), soit fortement cloisonnés (classe 1) avec des passerelles d’interconnexion sécurisées.
- Homologation du SI : chaque système d’information manipulant des données DR doit faire l’objet d’une procédure d’homologation formelle auprès de l’ANSSI, incluant une analyse de risques et un plan d’assurance sécurité.
- Chiffrement des données : tout stockage ou échange de données DR en dehors du périmètre sécurisé doit s’effectuer via des moyens de chiffrement agréés.
- Contrôle des accès et journalisation : les accès aux SI DR doivent être strictement contrôlés, enregistrés, et supervisés.
- Prestataires et sous-traitants : toute intervention externe sur un SI DR doit être encadrée contractuellement et reposer sur des prestataires de confiance.
La directive européenne NIS2, quant à elle, impose aux entités critiques de mettre en œuvre des politiques de cybersécurité robustes. Elle recommande explicitement la segmentation des réseaux, l’utilisation de solutions certifiées et la gestion des accès à privilèges. Pour les DSI, cela se traduit par une obligation croissante d’intégrer la sécurité dès la conception de leur architecture.
Architecture type d’un SI Diffusion Restreinte
L’architecture d’un système d’information « Diffusion Restreinte » est fondée sur des principes d’isolement et de contrôle rigoureux des flux. Elle repose en général sur trois éléments structurants :
- Un réseau isolé ou fortement segmenté : dans le cas idéal (classe 2), le SI DR est totalement séparé du réseau bureautique et d’Internet. Aucun flux entrant ni sortant n’est autorisé, à l’exception de certains dispositifs spécifiques comme les diodes de sécurité.
- Des passerelles sécurisées : lorsqu’une interconnexion est nécessaire (classe 1), des passerelles filtrantes sont mises en place. Elles assurent une inspection approfondie des flux, une rupture protocolaire et une traçabilité complète. Leur configuration est encadrée par des règles strictes.
- Des postes de travail durcis : les utilisateurs habilités accèdent au SI DR depuis des postes sécurisés, sans accès Internet, avec un système d’exploitation durci, une authentification forte, et des restrictions d’usage.

En synthèse, l’architecture type d’un SI Diffusion Restreinte repose sur le principe de défense en profondeur par l’isolement. Un SI DR idéal est un îlot numérique, coupé des flots tumultueux d’Internet, où chaque pont jeté vers l’extérieur est une construction hautement sécurisée (passerelle filtrée, diode).
Cela pose évidemment la question de la collaboration et de la productivité :
Comment les utilisateurs en environnement DR peuvent-ils travailler efficacement (consulter du web, communiquer, accéder à certains services) sans compromettre la sécurité de leur système ?
VirtualBrowser : Isolation web et accès sécurisé pour les environnements Diffusion Restreinte
Dans les environnements Diffusion Restreinte, la mise en œuvre d'une architecture conforme au cadre réglementaire peut rapidement devenir lourde en moyens techniques, humains et financiers. Les technologies d’isolation à distance, en particulier le Remote Browser Isolation, permettent justement de dé-complexifier cette architecture. Elles offrent une voie pour alléger les charges structurelles, limiter le recours à des dispositifs physiques complexes et répondre aux exigences réglementaires sans multiplier les équipements ou les procédures.
L’isolement de la navigation internet à distance (Remote Browser Isolation) représente donc une avancée majeure. Elle repose sur un principe simple : isoler l’exécution du navigateur dans un environnement distant sécurisé, établir une rupture protocolaire complète avec le poste de l’utilisateur, et ne lui transmettre qu’un flux de rendu sous forme de pixels.
Cette approche permet deux cas d’usage très pertinents dans un contexte DR :
Accès web sécurisé depuis un poste dans un SI Diffusion Restreinte
Dans une architecture traditionnelle, les postes DR sont privés d’Internet, forçant les utilisateurs à utiliser un second poste « ouvert ». Cette configuration multiplie les coûts et les risques logistiques.
Grâce à une session de navigation totalement isolée sur un serveur distant, les utilisateurs peuvent accéder au réseau bureautique, à Internet, à des outils SaaS ou participer à des visioconférences, directement depuis leur poste DR, sans compromettre l’environnement sécurisé. Aucun contenu web ne transite localement, les règles d’isolement réseau restent respectées, et les équipes SSI peuvent restreindre les actions autorisées selon le niveau de risque (lecture seule, filtrage, contrôle des transferts de fichiers…).

En résumé, VirtualBrowser crée un pont sécurisé entre le réseau DR et Internet. Ce pont n’est pas un simple accès direct, mais une véritable zone tampon hermétique grâce à une rupture protocolaire entre le réseau DR et internet, empêchant toute compromission du SI sensible tout en permettant un accès contrôlé aux ressources externes. Elle permet aux DSI de lever l’interdiction d’internet sur les postes sensibles sans compromis sur la sécurité, et d’économiser le coût opérationnel de postes secondaires.
Les bénéfices pour les environnements DR
Adopter une solution d’isolation distante pour les SI DR permet de répondre aux exigences réglementaires tout en simplifiant la vie des utilisateurs. Les bénéfices principaux sont :
- Sécurité maximale : rupture protocolaire, pas de code exécuté localement, aucun contact réseau entre l’utilisateur et le SI protégé.
- Conformité réglementaire : respect des exigences de II901, NIS2, guides ANSSI.
- Expérience utilisateur préservée : un seul poste, navigation fluide, outils familiers.
- Déploiement rapide : pas d’agent, accès via navigateur, configuration centralisée.
- Contrôle des usages : gestion fine des droits, des flux, et des interactions possibles (copier/coller, transfert, impression, etc.).
- Réduction des coûts : une meilleure productivité des utilisateurs qui n’ont plus à jongler entre plusieurs PC.
L’isolement distant des flux web et des applications constitue aujourd’hui une réponse crédible et efficace à ces réglementation strictes. Il permet de concilier des impératifs apparemment contradictoires : cloisonner les environnements sensibles tout en maintenant une ouverture maîtrisée.
En s’inscrivant dans les principes du Zero Trust, en répondant aux exigences II901 et NIS2, et en offrant une expérience utilisateur fluide et simple, cette approche mérite d’être intégrée dans toute stratégie de sécurisation des SI sensibles.